Aucune équipe n’est à l’abri lorsque la chasse au trophée est ouverte. Le traqueur peut rapidement devenir la proie et se faire plumer. Nous en avons eu un autre exemple de ses prises inopinées la semaine dernière.

Dans cette chronique, vous aurez droit à un long retour sur tous les quarts de finale.

 

Des matchs fou fou fou

 

D5-B

 

 

Conférence A

 

–>Junkyard Dogs (10-2) 13 – 0 Creamsicles (7-5)

Je m’attendais à une domination des Junkyard Dogs, mais les Creamsicles ont vendu chèrement leur peau. Ce qui prouve encore une fois qu’une utilisation plus régulière du surprenant Jordan Allard à l’attaque profite à cette équipe (3 réceptions & 30 verges).

Le rusheur Andrew Farrell (1 plaqué) a toutefois été à court de prodiges comme je l’avais prédit, ce qui a ouvert la porte à la locomotive Jason Rosie (3 courses & 22 verges) et au tout aussi rapide Joseph Sifakis. C’est plutôt la tertiaire des Creamsicles qui a joué un fort match en limitant Rossie à 71 verges aériennes, sa plus petite récolte de la campagne. Les couvreurs des Oranges se sont même permis d’intercepter un relais du pivot ultra-précis.

Parlant de couverture efficace, les 3 larcins des Junkyard Dogs ont fait la différence comme je l’avais annoncé, gracieuseté de Jordan Rossie, Hugo Allamanno et Bruno Lajoie. Lajoie a par ailleurs connu l’une de ses meilleures parties de l’année avec 8 attrapés pour 37 verges et 6 plaqués.

C’est le jeu du toujours très impliqué Anthony Da Silva qui a encore une fois gardé les Creamsicles dans la joute. Il a été surpassé l’ensemble des footballeurs présents pour ce qui est des plaqués avec 8 et a égalisé Lajoie au niveau des verges acquises, en saisissant 3 ballons de moins.

 

–>St.Lunatics (8-4) 12 – 21 Ghosts (8-4)

J’ai eu beaucoup de difficultés à me prononcer sur ce duel quand j’écrivais mon plus récent texte. Il faut dire que les Ghosts sont passés maîtres dans l’art de causer la surprise générale et qu’une part de moi les favorisait contre les St.Lunatics. C’est simplement qu’en pesant les forces et les faiblesses des deux clubs, les Lunatiques ressortaient avec un léger avantage.

Bref, ce qui devait arriver arriva. Les Ghosts l’ont emporté par une marge de deux possessions, mais le script que j’avais pondu a partiellement été respecté.

Le spécialiste de la défensive Michael Homenok a effectivement donné le ton en retournant un vol de cuir jusqu’au bout. Il a de plus amassé 6 plaqués et 3 passes rabattues (WOW!). J’ai bien hâte de voir ce que « Le Magicien » nous réserve pour la troisième ronde, lui qui a réussi 2 interceptions et dévié 3 jets en lever de rideau des duels éliminatoires. S’il continue dans cette veine, il pourrait bien rafler le titre du joueur par excellence des séries.

Homenok a entre autres contribué à faire oublier la difficile sortie du quart-arrière Gabriel Wiseman, victime de 3 pillages de cuir pour la troisième fois cette saison. Le numéro 24 n’a également pas dépassé la marque des 100 verges par la voie des airs et n’a pas été en mesure de courir une seule fois. Une autre preuve du brio non discutable des cerbères des St.Lunatics.

Ce qui m’étonne le plus est le mutisme de Mike Franzese, habituellement la bougie d’allumage de son groupe. Le polyvalent joueur n’a en effet cumulé que 10 verges en offensive, tout en ne faisant que 2 plaqués de l’autre côté du ballon. La rumeur qui avance que les “Caspers” de la FPF détiennent le pouvoir de transformer les joueurs dominants en fantôme est peut-être fondée après tout.

 

Conférence B

 

–>Small Giants (9-3) 40 – 19 Green Lantern Corps (5-7)

Oh que les Small Giants n’ont pas apprécié que je prenne contre eux. Ils ont anéanti les espoirs des Green Lantern Corps dès la première demie en inscrivant 28 points. En tout cas, le message est passé.

Justin « Clutchy » Lerner, le quart-arrière par excellence dans la D5-B en 2016, a littéralement pris le contrôle de l’affrontement et ce, autant en offensive qu’en défensive. Il a projeté la pièce ovale pour 183 verges et 5 majeurs sans aucun revirement ET il a réalisé 2 interceptions, dont un pick-6. N’oublions pas, il faisait face aux Green Lantern Corps grandement réputés pour faire vivre des cauchemars aux pivots adverses.

Lerner a donc beaucoup de mérite. Il a su varier ses cibles, en connectant notamment avec 4 joueurs différents pour des touchés, et il a fait fi du dangereux rusheur et joueur défensif par excellence Émile Piche (25 sacs en 12 parties).

Nick Rompotinos (8 plaqués) et Daron Migdesyan ont eux aussi été impressionnants alors qu’ils ont fait ensemble les deux autres interceptions des Small Giants.

On pourrait croire que Jason Previllon a vécu un enfer cette soirée-là, mais il a bien fait dans les circonstances. Il a complété 18 de ses 24 tentatives pour 118 verges et 3 touchés ajoutés à ses 29 verges gagnées au sol. Les Green Lantern Corps ont simplement été jetés dans les câbles au premier round et le K.O. n’a été qu’une formalité malgré de bons efforts.

 

–>Sunshine Island (10-2-1) 25 – 18 Fuzzy Kittens (5-7)

Il s’en est fallu de peu pour que les Fuzzy Kittens matérialisent une autre victoire surprise. Le match a été âprement disputé entre ces guerriers des temps modernes.

Simon Bosquet Beaudoin (6 sacs) a suivi mon conseil et a embêté le prolifique pivot Matthew Cinquino avec une pression constante. Cinquino, qui n’avait jamais encaissé plus de 4 sacs dans une partie, a certes montré de rares failles. Il a tout juste atteint le plateau des 100 verges aériennes et a été victime de 3 interceptions, sa pire performance de la campagne dans ces deux catégories. Cinquino a tout de même obtenu 3 passes de touché et gambadé une fois jusqu’à l’ultime ligne blanche.

Son vis-à-vis Jordan Robert Chartrand a lui aussi été pourchassé du début à la fin. Le rusheur Jeremy Crompton a élevé son jeu d’un cran avec 4 ceintures retirées derrière la ligne de mêlée. Un traitement qui n’a visiblement pas plus à Robert Chartrand qui a lancé 3 interceptions, nonobstant ses 190 verges décochées.

Grosso modo, l’histoire du match a été fidèle à ce que j’avais prophétisé. SBB a été brillant (10 attrapés, 100 verges & 2 majeurs) et Gabriel Poisson a à nouveau exposé son grand talent (2 interceptions). Sauf qu’au final, ce n’est pas vrai que deux joueurs vedettes peuvent gagner rencontre après rencontre jusqu’au championnat. Surtout que les Fuzzy Kittens n’ont pas le luxe de marquer moins de 20 points par sortie.

C’est la profondeur de Sunshine Island qui leur permet de continuer la course.

 

D5-A

 

Conférence A

 

–>Dope Boys (8-4) 35 – 30 Blackshirts (5-7)

Je n’ai pas menti lorsque je parlais de clash épique entre la jeunesse et l’expérience. C’est finalement les Dope Boys qui ont eu le dernier mot dans une guerre de convertis puisque les deux formations ont inscrit le même nombre de touchés.

Pourtant, les Dope Boys auraient pu remporter aisément cette joute. Ils menaient par 15 points après une demie et ne montraient pas de signe de ralentissement. Les Blackshirts n’ont jamais toutefois abandonné et ont presque finalisé leur remontée.

Dylan Taylor a été remarquable avec 9 attrapés pour 132 verges et 12 points. Il a fait honneur au duo explosif qu’il forme avec Emilio Pampena (215 verges & 5 majeurs). Par contre, ce ne fut pas suffisant.

Pourquoi? Félix Ménard y est allé de prouesses éclatantes comme il l’a si souvent fait par le passé (2 interceptions). Le vétéran a capté 3 passes pour 51 verges et 1 touché, ainsi qu’un pick-6. Le joueur recrue Robbi Dejean a quant à lui continuer sa saison recrue de rêve en changeant 2 réceptions en 54 verges et 2 touchés.

 

–>Supply And Command (7-5) 18 – 38 Gators (7-5)

Mon collègue Justin Blanchard a catapulté sa 24e interception de l’année dans une défaite écrasante de 38 à 18.

Supply And Command était dans le coup jusqu’au retour de l’entracte. Les Gators ont alors ouvert la machine et dominé cette demie 20 à 6, laissant dans leur sillage des adversaires médusés.

En réalité, les Gators ont franchement été plus opportunistes. Ils ont su capitaliser sur la grande majorité de leurs séquences offensives et ont marqué un touché défensif par l’entremise d’Evan « Master Chief » Cook.

C’est dur de rivaliser avec des joueurs de la trempe d’Eddy Martinez, David Beltrami et Cook lorsque vous n’êtes pas en capable de clore rentablement votre progression sur le terrain. Il faut néanmoins féliciter Supply And Command qui a fait mentir les pronostics après un début de saison difficile (0-3). Ils ont fini le calendrier régulier avec une fiche de 6-4, vaincu les X-Men et éliminé Top Sauce des séries en cours. Bravo!

 

Conférence B

 

–>Les Verges Folles (7-4-1) 34 – 38 Flagrant Fouls (8-4)

Je tiens de prime abord à m’excuser auprès des Verges Folles pour les avoir sélectionnés comme gagnants de ce duel. Presque à chaque fois que j’ai pris contre eux, ils ont empoché la victoire. Blague à part, les Verges Folles peuvent être excessivement fières du combat qu’ils ont livré aux Flagrant Fouls. Ils n’ont juste pas été assez constants pour s’imposer comme ils auraient pu en 2016.

Les deux équipes, qui se ressemblent beaucoup, ont offert pratiquement le même genre de rendement. Malgré le fait que j’avais précédemment identifié Matt Leblanc comme l’homme à abattre, il a fait mal aux VF avec 56 verges et 3 majeurs.

Pas en reste, Shawn Lafortune a procuré à son club une performance “à la Shawn Lafortune”, c’est-à-dire 5 réceptions pour 47 verges et un tour du chapeau.

Le quart-arrière Vincent Morissette (220 verges) a connu une partie en montagnes russes. Il a engrangé 256 verges au total, mais a commis 4 revirements. Il s’agit là d’une facette de son jeu qu’il devra à tout prix améliorer durant la saison morte afin de revenir fort pour le deuxième chapitre de son aventure à cette position.

Or, son rival Ross Olshansky n’a eu aucun problème à éviter les filets de ses adversaires et se débarrasser du rush exercé par Samuel Chénier (10 sacs). Oui, il n’a complété que 50% de ses passes, mais avec panache! Il a été le maître d’orchestre d’une symphonie de 174 verges et 4 touchés, en plus de s’échapper pour 34 verges et 2 visites en Terre promise (!!!).

 

–>Obamacare (10-2) 31 – 32 Sphinx (8-4)

J’ai peut-être sous-estimé hâtivement les Sphinx, mais il faut mentionner qu’ils étaient opposés à l’élite de l’élite.

Dans ma dernière chronique, j’avais dit que cette partie n’allait en rien ressembler à leur rendez-vous initial puisqu’Étienne Cloutier était de retour au poste de pivot après une convalescence de quelques parties. Jamais je n’aurais imaginé que les Sphinx allaient les décontenancer à ce point, les Sphinx ayant pris une avance de 18 à 12 après la première demie.

D’entrée de jeu, ce fut un festival de pick-6 avec ceux de Julien Laporte et Mathieu Fafard pour les Sphinx, et celui de Mike Ambrosino pour Obamacare. N’ajustez pas la luminosité de votre appareil, vous avez bien lu! 3 touchés défensifs en 3 interceptions.

Les pivots ont d’ailleurs connu une performance similaire. Jake Applebaum (178 verges & 4 majeurs) et Étienne Cloutier (153 verges & 3 touchés) étaient aux prises avec des tertiaires féroces.

Je dois souligner la saison extraordinaire d’Obamacare avant de terminer ce texte. À mon avis, ils seront des prétendants sérieux au titre s’ils demeurent en D5-A ou s’ils quittent pour la Division 4 dès leur prochain tour de piste.